Lensherr
Nombre de messages : 13 Localisation : Lille(59) Loisirs : Ecriture, composition, programmation... Date d'inscription : 30/01/2008
| Sujet: Lensherr Mer 30 Jan - 23:52 | |
| Le prologue de mon roman, du fantastique.
Prologue
* Il fait encore nuit noire en ce matin d’hiver. L’air de la côte est glacé et particulièrement brumeux. Sur les falaises, il y a un homme. Il est face à l’horizon, un pas en avant et c’est la mort assurée. Arrivé tout en haut, à peine à quelques centimètres des abysses, il tomba à genoux, la tête enfoui dans ses mains, les yeux révulsés, un visage morbide poussant une plainte aux vents :
« Qu’ai-je commis comme crime ? Je ne suis pas différent des autres ! Qu’ai-je engendré ? Seigneur ! Pardonne mon pêché futur ! Il croit la vie éternelle ! Qu’ai-je engendré ? Il croit que c’est un jeu ? Je ne puis plus supporter ces douleurs ! Je ne peux plus supporter ses douleurs ! Pardonne-moi Seigneur ! Pardonne mon acte futur ! Pardonne moi de n’avoir pas eu de fils ! Pardonne mon acte diabolique ! J’aurais aimé vivre ! J’aurais aimé l’aimer… »
L’homme, soudain se figea, ses yeux roulèrent dans leur orbite un moment, comme soumis par une puissance supérieure, puis se remirent en place, il se leva, fit un pas, son dernier pas, puis tomba, une goutte de pluie se vaporisant dans l’univers.
Dernière édition par le Jeu 31 Jan - 23:51, édité 1 fois | |
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Lensherr
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| Sujet: Re: Lensherr Lun 4 Fév - 8:10 | |
| Chapitre 1
Vengeance d’outre tombe *
…semble s’être suicidé ce matin, Jean-Philippe Delsueno semble s’être jeté du haut d’une falaise côtière de la région, son corps a été retrouvé et sorti de l’eau par des pêcheurs de la région. L’heure du décès n’a pas pu être déterminé à cause de la température de l’eau qui a accéléré le processus de décomposition, Une enquête a été ouverte sur les causes de la mort. La police pense qu’il aurait pu être poussé du haut de la falaise. Nous passons au sport avec...
Dans les vapeurs tabagiques du petit studio qu’il habite, Roman Delsueno eut un rictus moqueur en apprenant la nouvelle comme il avait sourit lorsque ce matin même on l’avait appelé pour lui annoncer le décès de son père. Mais lui, le savait bien que son père n’avait pas été assassiné, il savait bien que son père s’était suicidé. Et il savait bien pourquoi. Cessant de se réjouir, il éteignît la télé, et finit son petit-déjeuner qui se composait de trois cigarettes Morley et d’un fond de jack Daniel’s.
Le studio comportait deux pièces, un la chambre et l’autre était la salle-de-bain-cuisine-salle-à-manger-salle-de-séjour. Les six murs de sa chambre étaient peints en noir et il n’y résidait qu’un lit totalement blanc et dépourvu de couvertures. Arrivé au soir, Roman prît une douche à contrecoeur, avant de s’habiller avec son habituel jean noir accompagné d’un long manteau noir aussi atteignant ses genoux, Il fuma une dernière clope, se préparant psychologiquement à quitter son nid, puis enfin sortît, il traversa le long couloir à l’aspect miteux dont le vieux papier peint mauve était déchiré, gribouillé, tagué. Il accompagnait bien le sol en aiguillette bleue d’origine car celui-ci présentait des couleurs jaunâtres à différents endroits. Lorsqu’il fût arrivé dans le hall, il n’adressa pas un signe au concierge affalé dans le fauteuil certainement en train de se commémorer à haute voix les nouvelles tragiques de la veille. Sorti dans la rue, rien ne fût plus pareil pour Roman Delsueno, tout était transfiguré, c’était un véritable enfer, son enfer. Les murs en feu, les voiles de l’hostilité dressés contre sa présence. Lui ne faisait que passer, longeant le trottoir à pas rapides et les plus furtifs qu’il lui était possible de faire. Une personne sur le trottoir d’en face, un mec habillés comme un jeune, un mec pas très clair. Une longue goutte froide descendit alors dans le dos de Roman Delsueno, et son front prit en proie par la sueur, il ne faisait pourtant guère chaud durant cette nuit d’automne. Le ‘’voyou’’ traversa alors la route en diagonale, se dirigeant vers lui. Roman Delsueno se retrouvait à longer une longue grille donnant sur un jardin immense, caché dans la pénombre de la haie il longeait, jetant des regards aux alentours sauf en arrière, espérant que personne de suspect, c'est-à-dire chaque personne présente dans la même rue, l’ait vu. Le voyou arriva alors sur son trottoir, frôlant de près Roman Delsueno, qui alors, fût pris d’une convulsion et, se cacha derrière ses bras. Il avait alors un genou à terre, il attendît bien une dizaine de minutes comme ça, mais rien, personne ne vînt à sa rencontre, pour le frapper, voler, violer ou autre. ll se releva tant bien que mal en se soutenant sur la grille, il était encore essoufflé de cette énorme attente. Après avoir réussi à reprendre un peu ses esprits, il continua sa route, prît plusieurs tournants tous aussi démoniaque les uns des autres, puis enfin, y arriva, à son lieu de travail. Il avait obtenu le poste de gardien de nuit dans un musée et était aussi chargé, également de travaux d'entretien. Il passait sa nuit à faire des rondes seul, regardant les tableaux : des gens heureux, malheureux, un homme avec un drôle de pif (Certainement du Picasso), un jardin puis un grand château, un buffet. Il les connaissait tous, passant toutes ses nuits à les regarder, se parlant tout bas, de sujets diversifiés tel que la haine, sa peine, la haine, sa malchance, sa haine, et jusqu'alors, de son père. Roman Delsueno passa rapidement au vestiaire et, mécaniquement, s’équipa du matériel habituel, puis se rendît tout d’abord dans les sous-sols, faire sa première inspection. C’était l’endroit ou il se sentait le mieux, plutôt humide et sale.. Qui y viendrai franchement ? Se disait-il Il se sentait à l’abri, isolé, loin du monde, de la foule, et de toutes sortes d’humanités. Il n’y avait que les rats grouillants et les araignées pour lui tenir compagnie, d’ailleurs, une compagnie plutôt silencieuse, quoi de mieux ? Il lui arrivait souvent de s’asseoir sur une grosse dalle de pierre poisseuse et humide. Lui, s’en fichait, et s’allongeait quasi sur ces dalles, ne dormant pas, non, mais, méditant, comme la plupart du temps. Mais cette fois-ci, il ne jeta qu’un rapide coup d’œil, puis remonta au premier étage, dans la salle des statues, il aimait bien la salle des statues, l’illustration de l’humanité, et quelques horreurs, erreurs, bévues de l’humanité, tel que l’hermaphrodite. Il aimait regarder cette statue, il l’appréciait presque, il ne voyait pas en elle qu’une statue, mais une union charnelle parfaite, dispensée de toute autre présence humaine. Il traversa la salle, et enfin s’arrêta devant la statue d’un homme nu d’une taille colossale, et sans regard, elle dominait la salle. Roman Delsueno l’identifiait à son père, prêtant toujours un jugement et une peine capitale, il le dominait à chaque fois, et lui essayait de se défendre, mais perdant, se retrouvait face contre terre. Il craignait cette statue et malgré tout la respectait, il n’avait jamais pu surpasser son père. -Merde à ton âme sale fumier, marmonna Roman Delsueno Il reprit alors sa route vers le hall qui donnait accès à trois escaliers différents, un sur le coté menant à une galerie spécialement contemporaine, l’autre pour les grandes toiles peintes il y a déjà pas mal de siècle, et enfin l’escalier du milieu qui menait aux tableaux des derniers siècle. Il emprunta l’escalier central, il avait allumé sa première Morley depuis qu’il était arrivé, un record pour lui, il avait eu tellement de choses en tête qui se bousculaient qu’il n’y avait plus pensé. Jamais dans la rue il en aurait allumé une, il aurait eu trop peur qu’un ‘’démon’’ vienne vers lui pour lui en demander une. Son patron lui avait dit que c’était interdit de fumer, et que, de toutes façons il le saurait si jamais il fumait, grâce aux détecteurs d’incendie. Mais lui savait bien que le détecteur d’incendie ne s’allumerait pas avec une simple fumée de cigarette. Il n’avait pas non plus oublié sa gourde de Whisky. Jack Daniel’s l’accompagnait partout ou il allait, c'est-à-dire chez lui, le musée, le tabac, et aux magasins très tôt le matin, quand il n’y a presque personne encore. Ses nuits se passaient toujours de la même façon, il admirait les tableaux, fumait une taf, une gorgée, on marche, on fait le tour, on fume une taf, une gorgée… Longeant le couloir principal, il s’arrêta alors devant une réplique du tableau d’un certain Auguste Renoir : Lise Cousant Un jeune peintre né en 1841, de son nom complet Pierre Auguste Renoir, c’était un célèbre peintre français, ce qu’on allait ‘’impressionniste’’, mais apparemment il s’était vite consacrés à la peinture de corps féminin, un pervers pensait Roman Delsueno, et enfin en 1919 il mourût. Il contemplait à maintes reprises ce tableau : il représentait une jeune femme au visage innocent, en train de coudre. Cette jeune fille lui rappelait quelqu’un, elle avait un ruban rouge similaire à celui que portait sa grand-mère. Elle était la seule qu’il portait dans son coeur, la seule à s’être occupé de lui malgré les torrents du grand père et de la famille alentours. Après quelques minutes abandonnées à regarder ce tableau qu’il aimait tant, il le délaissa pour continuer la tournée. Il lui restait une vingtaine de mètres avant le tournant qui menait à la galerie contemporaine. Il avait tout le chemin en tête, et souvent fermait les yeux en marchant. Mais cette fois-ci, quelque chose d’étrange vînt à lui, il avait cette fin de couloir en tête et le tournant futur malgré ses yeux fermés, et quelque chose d’impossible se produit, quelque chose d’inimaginable, ce n’était pas possible. Le temps se figea alors, une silhouette se dessina devant lui, une forme familière. Roman Delsueno rouvrît les yeux, lorsque la silhouette finit de prendre forme, il tomba à terre comme paralysé. Son père se tenait devant lui, une hache à la main, et s’approchait de lui à grand pas, il avait un air de folie dans le visage, et il n’avait pas de yeux, le sang coulait de ce qui aurait du être ses orbites, Roman Delsueno se jeta à ses genoux, suppliant. Son père ne l’écoutant pas, lui achemina un coup de hache, Roman Delsueno fût projeté à plusieurs mètres. Lorsqu’il rouvrît les yeux, il se leva violemment. Ses jambes étourdies par l’effort, il longea le mur d’en face à l’affût du suspect. Il avait encore sa tête, et pourtant, son père la lui avait tranchés quelques secondes auparavant, il n’était pas mort, son père était pourtant la.. | |
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