Mancinia
Nombre de messages : 280 Age : 32 Localisation : Je ne te le dirais pas...A moins que tu ne te retourne ! Loisirs : Ecrire, lecture, cinéma, musique, théâtre, peinture, l'histoire, Reflets d'Acide et Stargate *-*. Date d'inscription : 11/08/2007
| Sujet: "Djamila" de Jean Molla Sam 14 Juin - 14:52 | |
| Titre : Djamila. Auteur : Jean Molla. Légende de l'auteur : Jean Molla est né en 1958 à Oujda, au Maroc. Il a fait des études de lettres à Tours et à Poitiers puis, un peu par hasard, des études de tourisme. Il a été successivement apiculteur, professeur de guitare classique et guide dans un musée pour finalement devenir professeur de lettres. Après avoir enseigné dans de nombreux établissements de la Vienne et du Nord de la France, il exerce aujourd’hui dans un collège de ZEP,à Poitiers. Ce n’est qu’en 2000 que Jean Molla a commencé à écrire, juste avant la naissance de son fils, Noé. Wikipédia.Genre : Sombre réalité. Livre : 222 pages. Prix Octogone du roman en 2003. Prix littéraire des lycées professionnels du Haut - Rhin 2004. Prix de la plume de Pierrot (collège F. Dezarnaulds) Chatillon sur Loire 2004. Couverture du livre :Résumer : Coup de foudre immédiat de Vincent pour Djamila, la cousine d’Hamid, qui débarque dans son lycée. Mais un mystère semble planer autour d’elle. D’ailleurs, bien qu’il soit son meilleur ami, Hamid refuse d’expliquer quoi que ce soit à Vincent. Djamila ne communique pas et envoie Vincent sur les roses quand il ose l’aborder. Le jeune homme va tenter d’en apprendre un peu plus, sans rien dire à personne. Cette enquête va vite déboucher sur de sordides découvertes et prendre un tour inquiétant...Une réalité dure, cruelle et abominable, emplie de violence et de haine. Et il ira jusqu'au bout, pour Djamila... Avis personnel : Peut - on décrire avec des mots ce que j'ai ressentit à la lecture de ce livre ? Cette lecture à été très intense. L'histoire accrocheuse. Djamila m'a tenu en halène durant deux heures. Deux - cents vingt - deux pages d'intenses réflexions. Cela restera à jamais gravé en moi. L'heure avait beau être tardive, je n'est pas décrochée... Merci à ma prof de français. Pour mon cas, je n'es pas eu de mal à m'identifier à Djamila. Je me rend compte que comparé à elle, mon histoire n'est pas si différente de la sienne (comprendra qui pourra...). C'était vraiment un excellent moment de lecture. Transporté dès le début. J'ai passé du temps à le relire depuis...Vraiment, c'est un livre à lire d'urgence ! Pas de poussière dans les yeux, pas de problèmes stupides, pas de "j't'aime" à tout bout de champs...C'est la vie d'une fille qui à tout perdu...La vie d'une fille détruite... Prix en Belgique : 10 €. Extrait du premier chapitre : Il est une heure quinze à l'heure lumineuse du tableau de bord. La golfe GTI se gare sur le parking désert. Ultime ronflement de moteur pour la frime, phares qui s'éteignent, portières qui claquent. Derrière, la cité se détache en angles durs, comme découpés à la cisaille sur la toile noire de la nuit.
Quatre silhouettes s'approchent les unes des autres en titubant un peu. Ils parlent fort, ils rient. Tu sais d'où ils viennent : Le Rony's, un bowling où ils passent toutes leurs soirées à boire et à draguer les filles du coin. Toi - même au début, tu y as traîné pas mal de temps en leur compagnie. Il ne soupçonne pas ta présence et n'ont pas un regard pour la voiture dans laquelle tu te dissimules, à l'abri, sur le siège arrière. Comment pourraient - ils te voir d'ailleurs ? Tu portes des vêtements noirs, comme si tu étais en deuil, le parking est obscur, noyé dans les ombres. Seul un réverbère fonctionne encore, là où ils se sont rassemblés. Les mômes du quartier ont si souvent dégommé les autres à coups de pierres que la municipalité à renoncé à les faire réparer. Tu t'avances avec précaution vers la vitre pour mieux les observer. Tu es suffisamment près d'eux pour reconnaître Dom La taigne, cheveux roux, faciès de fouine, qui porte une canette de bière à ses lèvres puis la jette négligemment sur le sol, Mouss, de dos, qui balance ses épaules de catcheur et se dandine sur place. Nico, complètement allumé comme d'habitude, les yeux à moitié fermés, les lèvres agitées de tics, tourne sur lui - même en agitant les bras. Il fait l'avion. Eric joue avec les clés de sa bagnole. Il s'amuse à boucler et à ouvrir les portières avec la commande à distance. A chaque pression de son puce, les veilleuses de la golf s'allument et teintent brièvement leurs visages de reflets jaunes et orange.
La teigne n'a pa le temps de réagir quand un homme encapuchonné surgit derrière une voiture et l'étend net d'un coup de batte de base - ball. Mouss se jette net sur leur agresseur comme un forcené et le saisit à la gorge. Quatre silhouettes encagoulées jaillissent à leur tour, armées de bâtons et de gourdins et se mettent à frapper férocement les trois hommes encore debout. Mouss reçoit un méchant coup à l'arrière du crâne, tombe comme une masse et ne bouge plus, ce qui ne retient pas l'autre de continuer à le rouer de coups. Tu vois Nico sortir son couteau à cran d'arrêt de la poche de son blouson. Un moulinet l'envoie à terre, un pied écrase sauvagement sa main. La douleur lui fait lâcher son arme. Il roule sur lui - même et tente de mordre la jambe de son assaillant qui, furieux, abat de toutes ses forces son gourdin sur sa nuque. Un jet noir gicle du nez de Nico qui s'étale. Il est agité de soubresauts puis ce calme, comme si il dormait.
Eric est à terre, toujours conscient. Il est assis sur les fesses et se tient la tête. Le sang dégouline entre ses doigts. On le relève sans ménagement et on le traîne jusqu'à la voiture où tu te caches. Sa face s'écrase sur la vitre dans un bruit sourd, y laissant une traînée rouge mêlée de morve et de bave. Il grimace de douleur quand ceux qui l'immobilisent tirent ses cheveux en arrière pour qu'il regarde dans ta direction. Tu allumes le veilleuse de l'habitacle et tu t'avances un peu. Il a un haut - le - corps quand il te reconnaît. Si tu poussais encore la tête de quelques centimètres en avant, tes lèvres seraient exactement en face des siennes, comme pour lui donner un baiser. Quand tu craches, il a un mouvement de recul. Tu penses que c'est absurde parce que tu ne peux pas l'atteindre. Tu fixes la coulée de salive qui dégouline lentement le long de la vitre. Il dit quelque chose que tu ne comprends pas. Les autre l’entraîne. Il rue et se débat tandis qu'une grêle de coups s'abat sur lui. Quand il est revenu à de meilleures dispositions, les hommes masqués le forcent à s'agenouiller. Le plus grand des cinq lève son bâton et l'abat de toutes ses forces dans le dos. La portière est fermée et pourtant tu as entendu son cri et aussi un bruit sourd d'os qui se brisent. Il roule à terre, évanoui. Ses bourreaux l'abandonnent. Un des quatre hommes se glisse à l'avant de la voiture et la fait démarrer, un autre vient s'asseoir à côté de toi. Les trois derniers disparaissent dans l'obscurité après avoir fourré leurs armes dans le coffre.
Maintenant vous roulez calmement sur l'avenue. Tes deux compagnons se sont débarrassés de leurs cagoules. Le chauffeur est silencieux. Il finit par dire : - Je crois que pour Nico, c'est fini. J'ai cogné trop fort. Heureusement qu'on a des alibis en béton... Ton voisin se tait. Il est si près de toi que tu peux sentir son odeur de sueur. Le chauffeur reprend : - Tout a marché exactement comme prévu. Maintenant, on file vers Roissy. Ton avion décolle dans une heure. Tu vas essayer d'oublier tout ça. Tu recommences à zéro. Tu ne réponds rien, tu te recroquevilles, tu as envie de vomir. Nico à été effacé, net et sans bavures : une sale mort pour une sale vie. Mouss, la teigne et Eric ont été tabassés. Ils méritaient pire. Ils s'en relèveront. Et toi ? Qu'est - ce qu'il reste de toi ? Les lumières du périph effacent la nuit. La voiture prend de la vitesse et t'emporte. Demain, tu seras loin. Pour longtemps. | |
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